Audition à l’assemblée nationale

S'adapter à un climat qui change

Dans le cadre de la mission d’information sur l’adaptation de la politique de l’eau aux changements climatiques, j’ai été auditionnée par plusieurs parlementaires pour faire un point sur la situation hydrologique en France. J’ai également pu rappeler les relations de causes à effets sur le cycle de l’eau, notamment :
🌡️ Le changement climatique qui va affecter le régime des précipitations, l’humidité des sols, l’hydrologie, ainsi que la recharge des nappes
🌱 Mais aussi toutes les activités qui influencent le cycle de l’eau, comme le minage des eaux souterraines, et tout ce qui accroît notre vulnérabilité face aux longues sécheresses et violentes inondations : déforestation, urbanisation et îlots de chaleur, agriculture intensive etc.
⏳ L’arrivée du phénomène El Niño et des conséquences planétaires

J’ai soumis un avis étayé par des études, observations de terrain, données et retours d’expériences vécues sur les territoires, concernant diverses solutions de stockage de l’eau (réserves de substitution et retenues collinaires), de REUT et de recharge artificielle des nappes. Tout en posant un regard systémique sur la sur-exploitation des ressources, le déclin de la biodiversité, les perspectives climatiques et énergétiques, je n’ai pas hésité à parler de maladaptation dans certains cas.

J’ai également évoqué notre modèle de gouvernance qui gagnerait à évoluer pour faire face aux multiples crises à venir, en proposant des initiatives qui pourraient être déployées massivement.

J’ai évoqué les solutions fondées sur la nature dans laquelle s’inscrit l’Hydrologie Régénérative, et qui trouve écho dans le Livre Blanc présenté lors du dernier sommet mondial de l’eau. Voir l’article du blog qui en parle.
Avec l’association Pour une Hydrologie Régénérative, nous espérons traduire cette approche de manière opérationnelle et expérimentale sur des territoires pilotes dans les prochaines années, pour l’inscrire dans une dynamique de régénération à long terme.

Eau-Energie-Alimentation : tout est lié

En clair, nous allons non seulement devoir nous adapter, très vite et fort, à court et moyen terme, en réduisant nos besoins dans une stratégie de sobriété globale (énergétique et hydrique). Et dans le même temps, faire preuve d’efficacité, c’est a dire faire mieux avec moins.

A plus long terme, nous devons régénérer ces petits cycles de l’eau que l’on a dégradé en aménageant et en habitant autrement nos territoires, en protégeant et en restaurant nos rivières, forêts et zones humides, en restaurant la vie dans les sols, pour permettre à la pluie de s’infiltrer.

Cela passera aussi par un changement de notre modèle agricole et de notre alimentation.