L’eau, amie publique n°1

L’eau, amie publique n°1 💙

J’étais l’invitée d’Aurélie Luneau sur France Culture, pour le magazine de l’environnement De causes à effets.

Une émission spéciale en partenariat avec le festival Anthroposcène et Le Tangram | Évreux qui met l’eau à l’honneur à travers les sciences, l’art et le sacré.

Je me conditionne toute la journée pour parler de l’eau avec mon cœur.
Et toute la journée, les mots de l’écrivain Camille DE TOLEDO résonnent en moi.
Dans son livre, Le fleuve qui voulait écrire, il retranscrit avec justesse
et poésie, les auditions du Parlement de Loire. Ce livre m’a bouleversée
en mettant des mots sur mes intuitions. Il m’a très largement inspirée
dans l’écriture de mon 2e TEDx “Devenons les gardiens de nos rivières”.

J’y pense et je me dis “Il faudra absolument que je cite Camille et ses travaux.”

En arrivant à la maison de la radio, je découvre l’autre invité de l’émission : Camille DE TOLEDO. Synchronicité 🌟

On évoque l’actualité sur ces projets insensés de méga-bassines dans le
Puy de Dôme, ce grand cycle de l’eau qui n’est plus si naturel, puis on
se laisse porter par ce lien romantique à l’eau, la pensée de Bruno
Latour et ce peuple de Loire – “les ligériens” – qui ont un lien
d’attachement si fort avec leur hydrosystème.

👩‍⚖️ On parle de la Nouvelle Zélande, ce pionnier qui a été le premier à
reconnaître le droit de vote des femmes, 50 ans avant la France. En 2017, ce même pays a reconnu le fleuve la Whanganui comme une personnalité juridique, car l’un des peuples autochtones la considère comme une ancêtre. Camille nous met au défi : “La France va-t-elle mettre 50 ans à reconnaître ses fleuves comme sujets de droit ?”

En toile de fond, on devine que l’eau n’est pas tant dans nos tuyaux, dans nos dossiers, dans nos Agences, que dans nos corps qu’elle anime. Sa
qualité conditionne notre santé, elle façonne nos paysages et permet une
riche biodiversité. Sans elle, pas de nourriture, ni d’énergie, donc pas d’économie. On l’a tellement considérée comme acquise en oubliant
ses cycles naturels, on l’a tellement asservie à nos désirs de croissance infinie qu’aujourd’hui, elle est en grève.

 

Épuisée, l’eau déserte en période de sécheresse, à cause de notre économie trop gourmande.

Excédée, elle reprend ses droits par des crues destructrices, à cause de notre artificialisation obsessionnelle.

Au lendemain de l’émission, le brillant photographe Laurent Costa m’écrit et m’invite à découvrir son travail : Waterphoto.
❄ Nouvelle synchronicité car j’y songeais déjà : L’eau aurait-elle une
mémoire ? Emprunte-t-elle une énergie, une musique, une émotion, des
visages, des formes ?

Tandis que des chercheurs du CNRS construisent des ponts avec l’écoulement quantique de l’eau, les sciences, les arts, le droit, les mots convergent vers ce nouveau paradigme de l’eau.